Elève de Bernard de Chartres, il est maître à Paris et à Chartres, vers 1137-1144. Il a pour élève Jean de Salisbury. Après 1144, il est à la cour du duc de Normandie Geoffroy Plantagenêt. Son enseignement porte sur les classiques, la grammaire, les sciences de la nature et la philosophie. Il a commenté Platon, Martianus Capella, Macrobe, Boèce et Priscien et réuni son enseignement dans une Philosophie, remaniée ensuite sous la forme d’un dialogue avec le duc de Normandie : le Dragmaticon philosophiae. Pour Guillaume, les philosophes païens renferment sous un revêtement (integumentum) narratif ou poétique des vérités profondes, qui annoncent la foi chrétienne. En physique, tout en maintenant la toute-puissance divine, il affirme l’autonomie des lois de la nature : « Dieu peut, d’une souche, faire un veau ; mais l’a-t-il jamais fait ? » Il y a donc place, à côté de la théologie, pour une enquête rationnelle sur la nature : « force résidant dans les choses et produisant le semblable à partir du semblable ».
Notice dans ARLIMA (Archives de littérature du Moyen Âge)